Malgré mon petit mètre 60 et ma voix de dessin animé, je peux me montrer féroce.
Surtout quand il s’agit de mon fils.
En fait, je suis ce qu’on appelle une maman louve.
« Hein ? Qu’est-ce qu’elle raconte encore ?! »
Beaucoup se demandent en effet pourquoi je me définis ainsi et je vais vous l’expliquer…
Bien avant la naissance de mon loup d’amour, vu qu’il m’a été long et difficile d’enfanter, je me sentais déjà mère.
J’avais cet instinct en moi, et même si mon fils n’était pas encore né, j’étais déjà dans mon rôle de protectrice de mon clan.
Celui que je formais avec mon mari, et avec ce ventre qui était encore bien trop vide.
J’étais alors la gardienne de ma tribu.
Mon bébé n’était pas encore physiquement là, certes, mais il était bien trop dans ma tête pour ne pas faire partie intégrante de ma vie.
Et j’avais donc déjà en quelque sorte ces réflexes qui n’appartiennent qu’à nous les mamans.
Après avoir été en fusion totale avec mon fils pendant 9 mois, dès mon accouchement j’ai du apprendre à le partager, et cela s’est fait avec une facilité remarquable.
J’ai été tellement propulsée dans un univers fantastique, un conte de fée, que je voulais vivre mon bonheur avec tout le monde et je l’offrais alors gracieusement dans les bras de chacun.
Puis, finalement, très rapidement, sans même m’en rendre compte, mon caractère de fauve a surgi !
Je grognais intérieurement quand on le gardait trop longtemps dans les bras alors qu’il n’avait que quelques jours à peine et que, moi, en parallèle, je l’avais attendu toute ma vie.
Il avait été tellement espéré, désiré, qu’il était presque devenu l’enfant de tous.
Il était le centre de l’attention devant lequel tout le monde s’extasiait.
L’euphorie était à son comble… et moi cela commençait à me titiller.
Je devenais quelque peu agacée par les remarques et le comportement parfois oppressant de mon entourage, mais surtout je ne supportais pas que l’on l’arrache littéralement à moi pour le prendre dans les bras.
Quand c’était moi qui le « donnais » aux autres, cela me convenait. Au contraire, cela me faisait même plaisir.
Mais cette habitude qu’avaient les gens à se jeter sur lui et à nous séparer de manière brutale me faisait souvent mal.
Avec le temps, ce sentiment a fortement diminué. Et heureusement.
Au fur et à mesure, j’ai pris sur moi. Mais il ne faut quand même pas trop me chercher…
Pourtant je ne suis pas maman poule.
Je ne couve pas spécialement mon bébé.
Je le préserve, je le protège, je l’aime d’un amour incommensurable comme toute mère, cela va de soi, mais la louve qui sommeille en moi s’efforce de faire de lui un petit être sociable et autonome.
Je veux lui montrer qu’il pourra toujours compter sur moi, que je serai d’une manière ou d’une autre toujours à ses côtés, mais qu’en même temps il faut qu’il prenne confiance en lui, petit à petit, pour pouvoir un jour prendre son indépendance et devenir à son tour chef de son clan.
Alors voilà, telle une louve, je rôde, discrètement mais sûrement.
Et quand certaines limites sont à mes yeux franchies, mon côté sauvage prend le dessus.
Car si je flaire un danger, je sors les crocs…
Mon instinct animal montre alors le bout de son nez, enfin de son museau plutôt.
Alors, avis à la population : « Attention, je mords » !