Et alors, le deuxième ?!

Quand tu es célibataire depuis longtemps, on te demande qu’est-ce que tu attends pour rencontrer quelqu’un.
Quand tu es en couple depuis un moment, on te demande qu’est-ce que tu attends pour te marier.
Quand tu es marié, on te demande qu’est-ce que tu attends pour faire un enfant.
Quand tu as un enfant, on te demande qu’est-ce que tu attends pour en faire un deuxième.
Et ainsi de suite…

C’est comme ça, ça fait partie des questions banales que les gens posent.
Elles paraissent si anodines.
Pourtant, elles peuvent révéler des blessures intérieures insoupçonnées…

Nous, on nous avait même traités de fainéants…!
J’avais répondu du tac au tac qu’on était en fait tout le contraire.
Mais cette personne n’avait même pas relevé. Elle s’était fait son idée, c’était trop tard.

Je pourrais d’ailleurs passer des heures à vous citer les phrases les plus indélicates et stupides que j’ai entendues. Malheureusement la liste est longue.
Je ferai peut-être un article là-dessus un jour pour les curieux, et pour tenter de faire ouvrir les yeux à certains au passage !

« Et alors, le deuxième ?! »
Cette question…
Depuis la naissance de mon fils, on a osé me la poser.
Plusieurs fois. Sans aucune gêne. Alors que mon fils n’a même pas un an et que mon infertilité est parfaitement connue.

Cette question…
Depuis la naissance de mon fils, elle me travaille malgré moi.
Malgré la joie indescriptible de l’avoir mis au monde. Malgré le bonheur absolu qu’il nous apporte. Malgré le miracle qu’il représente.

Bien-sûr que dans l’idéal je voudrais offrir à mon fils un frère ou une soeur.
En fait, dans l’idéal j’aurais voulu 4 enfants.
C’était comme ça que j’imaginais ma vie.
Entourée de tous mes trésors, une bande de petits chenapans chéris, une maison animée comme dans celle de « Maman j’ai raté l’avion », des rires et des cris d’euphorie dans tous les coins et recoins, des pleurs et des « Maman, c’est lui qui a commencé !!! »…
C’était comme ça que je rêvais mon futur.

Jusqu’au jour où le ciel m’est tombé sur la tête et que j’ai compris que devenir mère serait pour moi un véritable combat..
Et merde alors, les 4 enfants, la maison animée, ça va être finalement un peu plus compliqué que ça !

Je croyais qu’une fois enceinte, une fois après avoir donné la vie, je me soucierais peu d’avoir un autre enfant.
J’avais réussi à en avoir un déjà, enfin !
Et j’ai beau remercier Dieu chaque jour de nous avoir offert le plus merveilleux des cadeaux et penser à tous ceux qui n’ont pas cette chance, j’espère un jour moi aussi gâter mon fils à mon tour et lui offrir le plus incroyable des présents: celui de lui donner un frère ou une soeur.

J’aimerais donc plus que tout au monde construire une fratrie.
Mais j’aimerais surtout qu’on arrête de me poser la question.

Car me parler d’un deuxième avec cet air de dire « Bah quoi? Maintenant que tu en as fait un, c’est facile non?! » me propulse dans une noirceur que je voudrais oublier.
Celle du doute insoutenable, celle de l’attente interminable, celle des espoirs et échecs successifs, celle des injections quotidiennes…
Celle de mon histoire d’infertile.

Je sais bien que dans mon cas ce n’est pas chose facile.
Qu’il faudra être aidée pour espérer de nouveau porter la vie.
Et surtout qu’il faudra que je me sente prête à me relancer dans ce parcours du combattant, avec ses mille et un rendez-vous médicaux, ses innombrables traitements…

Quand cette question arrive donc à mes oreilles, j’ai alors le sentiment qu’on rentre par effraction dans mon jardin secret, dans mon intimité.
Comme une flèche en plein coeur.
Car me parler d’un deuxième enfant, comme d’une baguette de pain qu’on se décide d’acheter parce qu’on a faim, ne fait que remuer le couteau dans ma plaie la plus profonde…

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