Ma chère Plume,
Cela fait quelques semaines à peine que je t’ai posée au bord de ton encrier et tu me manques déjà…
Mon rythme de vie a quelque peu changé ces derniers temps, mes journées sont devenues plus intenses et je n’arrive plus vraiment à me consacrer à toi comme je le voudrais.
J’essaie pourtant tant bien que mal de me dire : « Allez, ce soir j’écris ! ».
Car plus qu’une envie, c’est un réel besoin.
Mais la fatigue m’emporte et l’emporte ainsi sur cet élan.
Je remets donc à plus tard, et encore à plus tard… Jusqu’à alors ressentir une sensation étrange…
Celle d’un ventre qui se tord, celle d’un noeud qui se noue.
Mon corps-même parle et souffre à l’idée de passer des semaines sans te laisser m’emmener au Pays des Mots.
J’ai alors pris peur.
Peur de te laisser t’envoler sans même m’en apercevoir.
Mais il en est hors de question. Non, non, si je te laisse partir vers le ciel, tu auras peut-être pris tes ailes mais moi j’aurais perdu les miennes.
Je me tiens donc sur la pointe des pieds pour te rattraper du bout des ongles.
Comme un enfant qui ne veut pas laisser échapper le ballon qu’il tient entre ses mains.
J’ai craint d’avoir perdu l’inspiration.
Et de m’être en même temps perdue moi-même.
J’ai craint de ne plus savoir écrire et mettre sur papier mes émotions les plus intenses.
Puis je me suis aussitôt raisonnée.
Ma source de créativité, elle est là, chaque jour avec moi et dans mon coeur à tout jamais.
Tel un peintre avec sa muse, mon esprit s’éclaire lorsqu’il est là.
MON FILS.
Il est celui qui ne me fera jamais m’arrêter de vivre ma passion.
Sa bouille d’ange malicieux, son regard, son sourire, son amour… Mon inspiration ne connaît aucune limite grâce à lui.
C’est lui qui m’a remise sur le chemin des lettres qui s’entremêlent.
C’est lui qui m’a fait me replonger dans un océan de mots.
Mon fils m’a donné sans le savoir et avec toute sa tendresse cette plume entre mes mains et je veux la manier comme il se doit.
En lui laissant la trace de mon amour infini pour lui.
Car c’est bien connu: « Les paroles s’envolent, les écrits restent »…
J’espère qu’il gardera ces textes comme son trésor, car il est justement le mien.
Il a apporté tellement de saveur à mon loisir. Il lui a donné un goût particulier, celui provenant de cette relation unique qui nous lie.
Quoi de plus beau que d’être transporté par l’amour…?
Finalement, c’est sans me mettre de pression inutile, naturellement, soudainement, que m’est venu ce texte que je vous partage aujourd’hui.
En fait, comme d’habitude, ce n’est pas moi qui viens aux mots, ce sont les mots qui viennent à moi.
Car j’écris avec le coeur. Purement et simplement.
C’est lui qui guide ma plume.
Chaque sentiment que je décris est sincère. C’est MA vérité.
Et j’espère qu’elle continuera à vous toucher encore et encore…
Car comme je disais déjà enfant dans un de mes poèmes : « Quand j’ECRIS, je sens que je VIS ».